Jamais un auteur musulman ne s’est attaché à évoquer la question pourtant fondamentale de la culture. Ce thème, totalement étranger à la pensée arabo-musulmane contemporaine n’est évoqué que sous les traits de la distraction ou du divertissement, une parure de l’esprit, ce qui montre sa pauvreté. Pourtant là où la culture est absente, la civilisation meurt. Et, à travers Le problème de la culture, Malek Bennabi le rappelle avec force : le monde musulman est en situation de crise profonde.
Si l’on se plaît à ignorer que la culture va du simple geste quotidien jusqu’au dessein le plus grandiose, si l’on oublie que cela concerne aussi bien le peintre que le paysan, l’instituteur que l’homme politique, alors la civilisation n’a pas de chance d’émerger et de se régénérer.
Ainsi Bennabi appelle, à travers cette analyse forte et pertinente, l’urgence pour le monde musulman de recréer, et de développer sa propre culture qui fit l’admiration du monde lors de son apogée, en décortiquant les éléments constitutifs de la culture que sont l’éthique, l’esthétique, la logique pragmatique et la technique, afin que l’homme musulman puisse enfin tenter de retrouver une culture qui lui permette de se remettre en quête de sa propre civilisation.